Créer son entreprise au Congo : pourquoi la simplification ne suffit pas (et ce qu’il faut vraiment aux jeunes entrepreneurs)
À l’occasion d’une session de travail informelle tenue lors de la REF Brazzaville 2025, plusieurs voix du terrain ont partagé une conviction forte : la réussite entrepreneuriale passe autant par une vision réaliste que par un environnement lisible et humainement soutenant.
1. Des démarches toujours trop complexes (même à l’ère du numérique)
Même si les barèmes sont théoriquement fixes (300 000 pour une SARL, 500 000 pour une SA), la réalité est bien plus floue.
Les porteurs de projet sont souvent confrontés à une multiplication des interlocuteurs, des délais mal définis, voire à une absence totale de retours, comme l’ont souligné les intervenants lors de la réunion du 27 juin.
« Aujourd’hui, on devrait pouvoir recevoir un message clair d’acceptation ou de rejet, comme pour un visa. Ce serait un vrai progrès. »
La digitalisation progresse, mais reste partielle et souvent mal expliquée aux primo-entrepreneurs.
2. L’importance de commencer petit, sans brider ses ambitions
L’exemple de Jonathan, passé d’établissement à SARL puis à SAS, illustre un principe fondamental :
Il vaut mieux avancer par paliers, adapter la forme juridique à ses capacités du moment, plutôt que de viser trop haut, trop vite.
Trop souvent, des entrepreneurs s’épuisent à lancer des structures surdimensionnées pour leur stade de développement, faute de conseil ou par méconnaissance des implications juridiques, fiscales, financières.

3. Vision, mentorat et “soft skills” : ce qu’on n’enseigne pas assez
Un consensus s’est dégagé sur un autre point crucial : l’accompagnement humain.
Les jeunes entrepreneurs ne manquent pas d’idées. Ce qui leur manque souvent, c’est :
- une compréhension claire des étapes à suivre,
- un regard extérieur sur la viabilité de leur modèle,
- un soutien psychologique pour traverser l’incertitude.
💡 D’où la proposition de renforcer les masterclass, ateliers pratiques, et programmes de mentorat ancrés dans les réalités du terrain.
4. Ce qu’il faudrait vraiment pour changer la donne
Plusieurs recommandations concrètes ont émergé :
- Créer un guichet unique pour centraliser les démarches et questions des porteurs de projet
- Développer un guide clair et accessible sur les formes juridiques, les délais, les coûts, les bons interlocuteurs
- Mieux intégrer les acteurs privés (experts-comptables, banques, incubateurs) dans les parcours de création
- Mesurer et piloter l’impact réel des mesures de simplification
Conclusion
Simplifier les démarches, c’est une chose. Mais pour transformer l’élan entrepreneurial en réussite durable, il faut aller plus loin : former, accompagner, structurer.
Chez KPI CONSEIL, nous sommes convaincus qu’un entrepreneur bien entouré est un entrepreneur qui va plus loin. Et cela commence dès la première étape : celle de la création.