Coopération francophone : les leviers d’une intégration économique durable

1. Une harmonisation comptable en marche

La convergence des normes comptables entre pays francophones progresse. Plusieurs intervenants ont salué la compatibilité croissante entre les référentiels locaux et les normes françaises. Une avancée qui facilite la lecture des états financiers et favorise les investissements transfrontaliers.

🔎 Enjeux clés : Comparabilité des bilans, fluidité des audits, fiabilisation des données pour les investisseurs.

2. Réduire les lourdeurs administratives : un impératif

Créer une entreprise ne devrait pas être un parcours d’obstacles. Or, les délais de traitement (jusqu’à 15 jours) restent trop longs. L’objectif partagé est clair : ramener ce délai entre 24 et 48 heures.

Pour y parvenir, plusieurs leviers sont identifiés :

  • Digitalisation des démarches (Infogreffe, outils interconnectés)
  • Contrôle d’identité et de légalité automatisé
  • Registres nationaux interopérables

💡 À suivre : la finalisation du panorama numérique, prévue pour fin 2025.

3. La propriété intellectuelle, un levier encore sous-exploité

Seulement 1% des entreprises utilisent les dispositifs de protection intellectuelle dans certaines zones. Faible recours aux brevets, méconnaissance des procédures, coût perçu comme trop élevé… Autant de freins que les acteurs souhaitent lever par :

  • des campagnes de sensibilisation,
  • la formation des professionnels,
  • et la mise en place de subventions ciblées.

Objectif : passer de la protection symbolique à une stratégie offensive de valorisation des actifs immatériels.

Les tours jumelles
Les tours jumelles

4. La mobilité étudiante repensée : vers une employabilité francophone

Le programme PINEF (Programme International de Mobilité et d’Employabilité Francophone), conçu par l’AUF avec le soutien de la France et du Canada, ambitionne de transformer la mobilité académique en levier de professionnalisation.

Ses caractéristiques :

  • Stages de courte durée (2 à 4 mois)
  • Accueil facilité via l’université partenaire
  • Encadrement académique et professionnel
  • Réduction des obstacles liés aux visas

Message fort : les entreprises sont appelées à devenir actrices de la mobilité en accueillant des stagiaires internationaux issus de l’espace francophone.

5. Intégration économique : cap sur une vision commune

Au-delà des réformes techniques, les débats ont souligné l’urgence d’une volonté politique partagée. L’intégration économique francophone ne pourra progresser qu’à travers :

  • une coopération intergouvernementale renforcée,
  • des partenariats public-privé durables,
  • une culture commune du dialogue université-entreprise.

La création d’un statut national d’étudiant-entrepreneur en est un exemple emblématique. Déployé dans plusieurs pays, ce dispositif permet aux étudiants de développer un projet entrepreneurial tout en suivant leur formation.

En conclusion

La coopération francophone n’est pas un slogan. C’est un chantier concret, porteur de transformations profondes pour les acteurs économiques, académiques et institutionnels. Harmoniser les normes, fluidifier les démarches, favoriser la mobilité des talents : autant d’actions structurantes qui dessinent un avenir où l’espace francophone sera un moteur d’innovation, d’entrepreneuriat et de développement durable.